Bernard Michel a apporté des contributions précieuses et durables au secteur minier canadien durant son dynamique mandat de 15 ans au sein de Cameco, la plus importante société d’uranium cotée en bourse au monde. Depuis 1988, il oriente l’entreprise, dont le siège se trouve en Saskatchewan, à travers plusieurs étapes, dont une fusion, une restructuration, une privatisation, une expansion mondiale et une diversification en or. Il propulse Cameco au rang de l’une de quelques compagnies intégrées d’énergie nucléaire au monde; favorise l’embauche des Premières nations au sein de ses effectifs; et améliore sa stature internationale en participant au plus important accord de désarmement nucléaire dans l’histoire.

Michel, qui est né et a étudié à Paris, France, et est diplômé de la prestigieuse École Polytechnique, est envoyé au Canada en 1967 comme jeune ingénieur minier dans le but de participer à la conception, à l’aménagement et au démarrage d’une vaste mine de potasse à Lanigan, en Saskatchewan. Il s’établit près de Amok, une autre société minière appartenant à des intérêts français, qui s’occupe alors de mettre en valeur la mine d’uranium à forte teneur de Cluff Lake dans le Bassin d’Athabasca. Ses qualités de chef et ses connaissances techniques attirent l’attention de la Canadian Energy and Mining Company (plus tard rebaptisée Cameco), qui lui offre le poste de premier vice-président – Exploitation en 1988. Deux années plus tard, il devient directeur de l’exploitation, président et membre du conseil. En 1991, il est nommé chef de la direction et, en 1993, gravit les échelons pour occuper le poste de président du conseil. Les transformations survenues au sein de Cameco, sous son leadership, sont rapides et radicales. En 1988, la société a hérité d’une dette de 650 millions de dollars et se heurte à la bureaucratie que représentent les droits de propriété de l’État au niveau fédéral et provincial. La société Cameco est privatisée en 1991, ce qui permet à Michel de la réorganiser, de créer une culture plus dynamique, d’élargir ses activités et de rayonner à l’échelle mondiale.

Sous son mandat, Cameco demeure constamment rentable malgré plusieurs années au cours desquelles les prix de l’uranium sont bas. En 1998, la société produit le tiers de l’uranium au monde et devient un chef de file dans le raffinage et le convertissage de l’uranium. Elle met en valeur de nouvelles mines d’uranium, en Saskatchewan; étend ses activités d’exploitation aux États-Unis et dans le Kazakhstan; améliore l’exposition à l’or en développant le vaste gisement de Kumtor dans le Kyrgyzstan et le gisement de Boroo, en Mongolie; enfin, elle acquiert une participation de un tiers dans la plus grande centrale nucléaire en Amérique du Nord, la Bruce Power, en Ontario. Michel devient le président du conseil. En 1988, Cameco emploie 1 300 personnes. Deux décennies plus tard, le total des emplois dépasse 3 000 à l’échelle mondiale, dont 1 700 en Saskatchewan. Grâce au leadership de Michel, Cameco est aujourd’hui l’un des plus grands employeurs d’Autochtones au Canada. Sur la scène mondiale, il surveille la participation de Cameco à l’accord de 1999 visant à faciliter, en partenariat avec les gouvernements russe et américain, le démantèlement de 20 000 ogives nucléaires russes. L’uranium qui en résulte était et continue d’être acheté par Cameco et ses partenaires, et est revendu aux services publics, une partie des profits servant à financer le démantèlement d’autres armes.

Michel a remporté de nombreuses distinctions pour sa vision des secteurs de l’uranium et de l’énergie nucléaire, notamment l’Ordre français de la Légion d’honneur (1998), la Médaille commémorative du jubilé de la reine (2002), l’Ordre du Mérite de la Saskatchewan (2004) ainsi qu’un doctorat honorifique de l’Université de la Saskatchewan (2003).

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