Comme de nombreux autres prospecteurs de sa génération, Edmund Horne est venu dans le Nord de l’Ontario au tournant du siècle, nourrissant l’espoir d’y trouver fortune dans les mines d’or. Le succès lui sembla insaisissable, mais plutôt que de s’avouer vaincu, il décida de s’aventurer de l’autre côté de la frontière, au Québec, persuadé que les richesses géologiques ne s’arrêtaient pas à la limite de l’Ontario. Cette conviction se renforça au fil des années, et mena enfin à la découverte de la fantastique mine cupro aurifère Horne, qui devint l’assise de la société Noranda, une des plus grandes sociétés minières au Canada.

Né à Enfield, en Nouvelle Écosse, M. Horne était un mineur et prospecteur de grande expérience bien avant son arrivée dans les contrées sauvages du canton de Rouyn, au Québec. De fait, il a travaillé pendant plusieurs années à la mine d’or Oldham, près de chez lui, avant que la passion de l’aventure ne s’empare de lui. Ses voyages l’ont amené au Colorado, puis dans les corons des mines d’or de la Colombie Britannique et de la Californie. En 1908, il entendit parler des découvertes d’argent à Cobalt, et il se dirigea vers le Nord de l’Ontario pour entamer le chapitre le plus important de son odyssée minière.

M. Horne pénétra pour la première fois dans l’arrière pays du Québec, en canot, en 1911. Même si cette visite ne donna pas lieu à une découverte, la géologie favorable qu’il observa du côté ouest du lac Osisko, dans le canton de Rouyn, vint confirmer son principe selon lequel les régions sauvages inexplorées du Québec valaient la peine d’être examinées de près.

Mais d’autres étaient d’avis que la région était trop isolée, et ce n’est qu’en 1914 que M. Horne eut de nouveau l’occasion d’examiner cette zone d’intérêt. Le territoire qui appartient maintenant à Noranda fit l’objet d’une prospection qui mena à la découverte d’une venue de rhyolite fortement minéralisée et fracturée. M. Horne décida de rapporter chez lui des échantillons afin de les faire évaluer, et de jalonner le terrain plus tard si les résultats se révélaient concluants. Malheureusement, ces échantillons ne révélèrent aucune trace d’or, et la déception de M. Horne fut si amère, qu’il déclara que “tous ses rêves dorés venaient de s’effondrer”.

Mais cet abattement ne dura pas longtemps, et M. Horne retourna dans les corons des mines d’or déjà établies en Ontario, où il exerça ses options sur ses claims et réunit suffisamment d’argent pour financer sa prochaine entreprise au Québec. M. Horne retourna donc à sa zone d’intérêt, au lac Osisko, en 1917, préleva d’autres échantillons, et rentra en Ontario. Mais de nouveau, les faibles résultats des analyses furent décevants.

Ce n’est qu’en 1920 que M. Horne réussit à s’entourer de suffisamment de gens intéressés à financer une autre expédition. Empruntant la route de la chaîne de lacs, M. Horne et son partenaire de prospection, Ed Miller, se dirigèrent en canot jusqu’au canton de Rouyn, et commencèrent à jalonner le terrain en septembre 1920. L’exploration de surface commença la saison suivante, et elle donna lieu à la découverte de plusieurs venues encourageantes. Les résultats d’analyses de ces venues, et d’autres encore, continuèrent d’être positifs, ce qui permit de réunir de nouveaux investissements.

Les bailleurs de fonds de M. Horne, soit le consortium Tremoy, réunissant des résidents de New Liskeard, en Ontario, vendirent leurs parts à un autre groupe d’aventuriers qui désiraient et pouvaient financer et mettre en valeur la zone d’intérêt cuprifère et aurifère. Cette zone devint un des plus importants gisements au Canada, le gisement “Horne”, et Noranda fut créée en 1922. De nos jours, Noranda fournit du travail à plus de 32 000 personnes et possède un actif de 11,8 milliards de dollars.

Horne demeure un nom bien connu au Québec. À l’emplacement même de la mine originale, Noranda a établi sa fonderie de cuivre Horne de classe internationale. Ce siège minier doit son existence à M. Horne, un homme courageux qui avait confiance en ses idées, et qui a su entretenir une vision prospective de l’avenir. Le nom Horne continue à vivre au Québec. La fonderie de cuivre Horne de classe mondiale de Noranda se trouve au même endroit que la mine d’origine. Ce camp minier doit beaucoup à Horne, qui était clairement un homme courageux, convaincu de ses propres idées et capable de voir au-delà des horizons de son époque.

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