La rareté des emplois durant les années de la Dépression incita le jeune Egil Lorntzsen à poursuivre une carrière dans la prospection qui commença au camp minier aurifère de la Bridge River en Colombie-Britannique. Mail il allait connaître le succès seulement plusieurs décennies plus tard lorsqu’il fit la découverte d’un gisement gigantesque dans la région de Highland Valley.

Cette découverte ne fut pas le résultat de la chance mais celui d’une persistance inébranlable de cet autodidacte qui croyait en sa propriété, même après qu’elle eut été rejetée par plusieurs grandes compagnies.

Lorntzsen est né et fut élevé dans un village de pêcheurs norvégien et chassa le phoque avant de trouver du travail sur un vraquier. Il quitta le navire à Montréal en 1939 et prit le train à destination de l’Ouest. Lors de son séjour à Bridge River, il fit l’apprentissage du métier de prospecteur, identifiant les différents minéraux, s’initiant à la cartographie et s’informant des métaux en demande.

La guerre suscita une demande de tungstène, et le premier succès de Lorntzsen fut la découverte d’une veine à haute teneur qui demeura en production pendant plusieurs années. Après la guerre, il forma le premier syndicat minier d’uranium de la province et géra les programmes d’exploration de plusieurs compagnies junior de la région de Vancouver. Il s’intéressa à l’or en Amérique du sud mais l’effondrement des marchés aurifères mit un terme à cet épisode.

Dans les années 1950, durant le boom du cuivre-molybdène porphyre, Lorntzsen jalonna la région de Highland Valley. L’une après l’autre, deux grandes compagnies prirent des options sur le terrain, effectuèrent quelques travaux et laissèrent tomber les jalonnements. Au début de 1964, la compagnie Anaconda examina le projet et fit savoir à Lorntzsen qu’il n’y avait rien là.

L’opiniâtreté toute norvégienne de Lorntzsen prit le dessus et il retourna lui-même explorer les jalonnements couverts de mort-terrains. En juin 1964, il mit à jour 400 pieds de granite hautement altéré et peu après, Lornex Mining était incorporés avec Lorntzsen à la présidence. Il recueillit environ 400 000 dollars en vendant des parts privément ce qui lui permit de financer l’achat d’un tracteur à chenilles usagé. Le creusage de tranchées dans la région de la découverte débuta en septembre Un programme de forage suivit et les résultats furent positifs.

En 1965, la Rio Algom acheta 100 000 actions à 75 cents chacune, et prit des options pour en acheter d’autres ce qui lui donna le contrôle de la compagnie à 60%. Lorntzsen insista pour contrôler l’utilisation des premiers 600 000 dollars, afin qui Rio Algom ne suive pas l’exemple des grandes compagnies qui l’avaient précédée.

Durant cette période, la détermination de Lorntzsen fut à nouveau poussée à sa limite. L’équipe effectuant des sondages de polarisation forcée décida de démonter ses installations en raison du peu d’évidence géophysique de minéralisation substantielle.

Dans le courant de l’été de 1966, à la suite du succès des travaux réalisés, la gestion fut transférée sans heurts de Lorntzsen à l’équipe de Rio Algom.

Le gisement Lornex entra en production en 1972 et devint une portion de Highland Valley Copper, un conglomérat regroupant Rio Algom, Teck et Cominco. En terme de tonnage extrait et traité, Highland Valley Copper est l’une des plus grandes mines au monde.

DÉCOUVRIR

<i class="dfd-added-font-icon-right-open"></i>