Comme Gilbert LaBine, lui aussi intronisé au Temple de la renommée minière, Franc R. Joubin s’est aussi fait un nom et bâti une solide réputation avec l’uranium. C’est lui qui mit à jour ces vastes dépôts d’uranium du nord de l’Ontario, où se trouvent aujourd’hui les sites d’exploitation de Rio Algom et Denison à Elliot Lake, et qui comptent parmi les principales sources d’uranium au monde, grâce à l’intérêt et l’enthousiasme que Joubin manifesta très tôt à leur endroit.

Voué à une vie de prospection avant même de graduer en chimie et en géologie de l’Université de Colombie-Britannique, Joubin entreprit sa carrière minière dans le domaine de l’or, avec la Pioneer Gold Mines en Colombie-Britannique.

Il sut très tôt, disait-il, à partir du travail sur le terrain alors qu’il était encore à l’école, “que j’avais un goût et un talent naturels pour la prospection”.

Lorsqu’en 1948 le gouvernement canadien légalisa la prospection d’uranium, Joubin, qui avait déjà, avant de graduer, appris tout ce qu’il pouvait sur l’uranium, était plus que prêt à partir à sa recherche, à l’aide d’un compteur geiger qu’il avait acquis pour ... 120 $.

Mais il n'a jamais rêvé qu'un jour cet instrument signalerait la présence d'un Trésor en fin de compte valant des milliards de dollars.

Lorsqu'il a appris que pechblende avait été découvert près de Sault Ste-Marie en Ontario, lui et son compteur Geiger étaient parmi les premiers sur les lieux.

Tout cela apparut d’abord comme un faux départ, alors qu’il chercha sur des hauteurs, juste à l’est de la rivière Blind. Le compteur indiquait bien la présence de radioactivité mais un laboratoire ne rapporta que des quantités négligeables d’uranium.

Joubin en conclut erronément que la radioactivité provenait de la présence de thorium et non d’uranium et s’en retourna pour plusieurs années à la pratique de la géologie, ratissant l’hémisphère occidental à la recherche d’autres métaux. Mais il demeura hanté par la vision d’une mine d’uranium en Ontario.

En 1953, convaincu par des études additionnelles que le thorium seul ne pouvait justifier toute la radioactivité des dépôts de la rivière Blind, Joubin forma équipe avec le flamboyant Joe Hirshhorn pour lancer un nouveau et très secret programme de forage dans le secteur. Plus de 1,400 claims, sur 56,000 acres, furent jalonnés.

Cette fois-ci, la foreuse toucha le gros lot d’uranium. Joubin écrivit alors une page de l’histoire minière canadienne. Sa découverte provoqua le développement rapide de pas moins de neuf mines, dans la cadre de l’un des plus grands et des plus excitants booms miniers jamais vus au Canada.

Actuellement occupé à rédiger ses mémoires, il a contribué à la découverte et au développement de districts miniers majeurs à travers le monde.

Il fut récipiendaire de la médaille Leonard de l’Institut de génie du Canada, et de la médaille Blaylock de l’Institut canadien des mines et de la métallurgie, pour ses réalisations exceptionnelles dans l’industrie minière canadienne.

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