À titre de fondateur et bâtisseur de la Société aurifère Barrick, les réalisations de Peter Munk ont été égalées par bien peu de personnes dans l’histoire de l’industrie minière canadienne. En moins de deux décennies, il a transformé une petite compagnie de chez nous pour en faire une des sociétés minières les plus grandes et les plus respectées au monde. Ce faisant, il a aussi transformé l’industrie qui a fait de lui un titan en un secteur commercial très évolué au plan financier, capable de livrer concurrence à d’autres industries pour attirer des capitaux d’investissement.

Peter Munk est né en Hongrie le 8 novembre 1927. Il immigra au Canada, puis il obtint son baccalauréat en génie électrique à l’Université de Toronto en 1952.

La carrière minière de M. Munk commença en 1983 lorsqu’il fit l’acquisition d’intérêts d’une mine placérienne d’Alaska et de la moitié des intérêts de la mine Renabie, en Ontario. Cette année-là, la production aurifère s’établissait à peine à 3 000 onces, générant des revenus d’environ 1,7 million de dollars. Il fit ensuite l’acquisition de la mine Camflo, au Québec, et hérita d’une équipe technique de tout premier ordre, dirigée par l’ingénieur minier Robert Smith. M. Munk tourna ensuite son attention vers un projet de lixiviation en tas, au Nevada, qui ne produisait alors que 40 000 onces d’or par année. L’industrie doutait de ses capacités, mais M. Munk réussit à lever 62 millions de dollars pour acheter cette propriété que Barrick transforma rapidement en un siège minier. Le projet Goldstrike a produit plus de 20 millions d’onces d’or depuis sa mise en exploitation, et il continue d’être le plus important projet de Barrick, comptant des réserves de plus de 25 millions d’onces et enregistrant une production annuelle de plus de 2 millions d’onces parmi plusieurs mines à ciel ouvert et exploitations souterraines.

L’influence de Peter Munk dans le secteur aurifère fut le plus fortement ressentie dans les milieux financiers, où il bouleversa littéralement l’ordre établi pour l’industrie grâce un programme de couverture tout à fait novateur. Faisant abstraction des sceptiques, M. Munk maintint fermement que si un programme de couverture était avantageux pour lui, il le serait également pour les actionnaires. Et ce fut le cas. Au cours d’une période de 13 ans, le programme de Barrick (Premium Gold Sales Program) généra des revenus supplémentaires de 2 milliards de dollars américains.

Au cours des dernières années, Barrick a élargi ses activités jusqu’en Afrique et en Amérique du Sud, principalement en prenant des options ou en achetant des projets avancés auprès de petites sociétés. Parmi ses mines, on compte les projets Pierina, au Pérou, et Bulyanhulu, en Tanzanie. Vers le milieu de 2001, Barrick s’est de nouveau imposée en annonçant son projet d’acquisition de Homestake Mining. Cette acquisition au coût de 2,2 milliards de dollars américains a poussé à 6 millions d’onces la production annuelle de Barrick, qui n’est devancée que par celle d’AngloGold, en Afrique du Sud.

Peter Munk a reçu bien des honneurs pour ses réalisations minières et commerciales. Il est devenu Officier de l’Ordre du Canada en 1993. Cette même année, il a été corécipiendaire, avec Robert Smith, du prix Mining Man of the Year, décerné par le Northern Miner. En 1999, il a été nommé directeur canadien de l’année (commerce international) par le Conseil canadien pour le commerce international, et il a reçu un prix d’excellence pour l’ensemble de ses réalisations, décerné par la Bourse de Toronto et le programme L’industrie minière, partenaire de développement.

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