
Peu de gens ont apporté autant et à tant d’égards à l’industrie minière que Stephen Ogryzlo. Globe-trotteur avant-gardiste, M. Ogryzlo a une fiche de réalisations fort impressionnante. De concert avec Freeport Sulphur, il a exploré et délimité de vastes gisements de nickel latéritique en Indonésie. Il a reconnu et démontré la valeur de vastes gisements d’amiante de surface à Black Lake, au Québec. Dans le cadre de son travail auprès du Patino Group, il a accru la production aux mines que la société exploitait à Chibougamau, au Québec, où il a également découvert le gisement de cuivre-zinc-or de LeMoine. Il a aussi découvert plusieurs gisements minéraux en Espagne, où il a d’ailleurs accompli de grands exploits techniques pour amener ces découvertes à l’étape de la production commerciale.
Né à Dauphin, au Manitoba, M. Ogryzlo a obtenu, en 1931, un B. Sc. en géologie et en génie de l’Université du Manitoba. En 1934, à l’âge de 23 ans, il recevait un doctorat de l’Université du Minnesota, le plus jeune à obtenir ce diplôme à cette époque.
Peu de temps après, il se trouvait un emploi à titre de géologue à la mine d’or Toburn, propriété de la société American Smelting and Refining Company (appelée par la suite Asarco), à Kirkland Lake, en Ontario. Il a été promu au poste de surintendent de la mine, en 1937, et il a démontré son approche progressiste de l’exploitation minière en utilisant le marteau perforateur à pousseur pneumatique et le dispositif de chargement Elmco à ce site.
Un an plus tard, la société Asarco envoyait M. Ogryzlo pour examiner des zones de production possible de minerai à la grandeur de la planète. Une décennie plus tard, tandis qu’il était encore au service d’Asarco, il s’est allié à Freeport Sulphur pour explorer des latérites de nickel sur l’île indonésienne de Sulawesi. Des gisements ont été relevés, mais leur exploitation n’a eu lieu que vingt ans plus tard à cause des faibles prix du nickel et de la situation difficile de travailler avec un gouvernement communiste. À présent, ces gisements sont exploités par la société Inco. M. Ogryzlo a contracté la malaria durant son séjour en Indonésie, mais les effets de cette maladie, qui ont duré des années, n’ont jamais mis un frein à son enthousiasme au travail ni à sa conscience professionnelle.
En 1951, M. Ogryzlo a effectué un sondage détaillé de l’industrie de l’amiante au Québec, pour le compter d’Asarco, et conclu que le secteur sous Black Lake était riche en amiante. M. Ogryzlo avait vu juste, et un nombre total de 17 forages a permis de délimiter un important gisement. Ce projet est encore en exploitation aujourd’hui.
M. Ogryzlo a déménagé à Toronto en 1957 pour se joindre au Patino Group, et grâce à son intervention, la réserve de cuivre de la mine de Chibougamau qui était en difficulté a été étendue. En effet, le débit d’extraction du projet est passé de 800 tonnes par jour à 2 800 tonnes par jour, un réalisation importante. Il a en outre découvert le gisement avoisinant de LeMoine.
Au milieu des années 60, M. Ogryzlo mettait en oeuvre une co-entreprise avec Rio Tinto, en Espagne. Les partenaires ont délimité des gisements de cuivre et d’or, construit une mine, un concentrateur et une fonderie, ainsi qu’une raffinerie et une usine d’acide sulfurique. Grâce au travail de M. Ogryzlo, la société Patino devenait une entreprise mondiale au cours des années 70.
Tout au long de sa carrière, M. Ogryzlo a également lancé l’utilisation de nouvelle machinerie et de plusieurs méthodes extractives minières très avantageuses pour l’industrie. Il a pris sa retraite en 1978, mais a continué de travailler à titre d’administrateur et de conseiller. Sa carrière est l’exemple d’une vie consacrée à l’industrie minière.