À l’automne de 1926, une plaque dédiée à Willet Green Miller était dévoilée à Cobalt pour souligner son travail en tant que chef géologue de l’Ontario qui a fait la renommée de Cobalt et l’a inscrit parmi les grands camps miniers du monde, a trouvé les secrets des roches et a ouvert la porte à leur merveilleuse richesse.

Quoique Miller fut un homme modeste et réservé, sa mort subite en 1925 provoqua un déluge d’éloges qui attestent de la haute estime dans laquelle il fut tenu par ses pairs. Il se range aux côtés de Sir William Logan et George Dawson quant à ses contributions à la connaissance géologique au Canada et à sa vision du potentiel minéral du pays. Un portrait de Miller, commandé par les gens de l’industrie minière de l’Ontario, figure toujours dans le parlement de la province. À Sudbury, un modeste centre de recherche porte aussi son nom.

Né au Canada, Miller gradua, avec grande distinction, de l’Université de Toronto en 1890, en sciences naturelles. Il poursuivit des études post-graduées aux universités Harvard, Chicago et Heidelberg. Pendant ses vacances, il effectua des travaux de cartographie pour la Commission géologique lesquels jetèrent les bases de la connaissance poussée de la structure géologique de la province pour laquelle il devait plus tard se faire remarquer.

En 1902, il devint le premier chef géologue de la province d’Ontario et c’est à ce titre qu’il effectua ses travaux les plus marquants. Il fut le premier à reconnaître l’importance des découvertes effectuées à Cobalt à une époque où les métaux précieux n’étaient pas encore extraits dans le nord de l’Ontario.

Les jalonnements originaux portaient sur le cuivre et des spécimens furent expédiés à Miller qui nota qu’ils contenaient en fait du nickel et du cobalt. Miller décida de vérifier la présence de nickel et une fois sur le terrain découvrit un bloc contenant de l’argent, signalant ainsi une première présence de ce métal dans cette région. Sa compétence et sa prévoyance dans l’édification du camp de Cobalt devaient faire sa renommée mondiale et lui valut la médaille d’or de l’Institut des mines et de la métallurgie de Londres, en 1915.

Antérieurement, Miller avait découvert une méthode pour identifier les diamants, les émeraudes, le corindon et l’émeri en utilisant les rayons X. Cette méthode fut subséquemment utilisée dans l’exploration du corindon, un abrasif, et conduisit à l’établissement d’une industrie dans l’est de l’Ontario. Au sommet de sa production en 1906, l’Ontario fournissait 82% du corindon mondial.

Miller était reconnu comme une sommité sur le bouclier précambrien du Canada. Ses publications scientifiques furent nombreuses et il trouva le temps de produire un écrit sur les minéraux et leur provenance. Il maniait l’art de communiquer dans un langage accessible et se fit remarqué comme l’un des meilleurs agents de publicité de l’industrie minière jamais rencontrés en Ontario et au Canada.

La place de Miller dans l’histoire de l’industrie minière canadienne n’est pas seulement assurée par ses réalisations. Il s’est aussi fait remarquer à cause de son caractère exceptionnel, de son amour de la science en tant que telle et pour ses applications au bénéfice du pays.

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